Sigaud de Lafond

Originalité scientifique et culturelle, l’établissement possède un musée consacré à Sigaud de Lafond et aux instruments de son cabinet de physique expérimentale du dix-septième siècle.

Joseph-Aignan Sigaud de Lafond est né à Bourges le 5 janvier 1730. Il est le fils d’Anne Deville et de Joseph Sigaud de Lafond, maître-horloger aisé et cultivé. Baptisé le jour même, son parrain n’est autre que son grand-père, maître-chirurgien de son état. Le jeune Sigaud est placé au collège des Jésuites de la ville où il fait de brillantes études littéraires. Après ses humanités, il est tenté un temps par la théologie, puis se décide finalement pour la médecine. Inscrit à la faculté de médecine de Bourges, il est reçu docteur, et éprouve le besoin d’aller se perfectionner à Paris. Tropisme de la capitale oblige, une fois à Paris, déjà attiré par les sciences expérimentales naissantes depuis ses cours de philosophie, il devient un des auditeurs les plus assidus de l’abbé Nollet, professeur royal de physique au collège de Navarre. Le couple maître disciple est en place… Parallèlement il est nommé répétiteur de philosophie et de mathématiques au collège des jésuites Louis-le-Grand. Remarquable pédagogue, il commence à acheter et à collectionner des instruments de démonstration destinés à former un cabinet de physique. La mécanique, l’électricité statique sont ses premières amours. Rapidement il est en état de perfectionner des procédés usités avant lui : ainsi il substitue aux isoloirs connus sous le nom de gâteaux électriques – composés d’un mélange de résines – l’isoloir de verre plus performant. En 1756, toujours dans le domaine électrique, il conçoit le plateau circulaire de verre, premier modèle de la machine électrique perfectionnée ensuite par l’anglais Ramsden. En 1759 les Jésuites lui confèrent le titre de démonstrateur de physique expérimentale au collège Louis-le-Grand, puis parallèlement en 1760, il assume la succession au collège de Navarre de l’abbé Nollet, figure emblématique du siècle des Lumières dans le domaine des sciences expérimentales. Désormais, l’élève vole de ses propres ailes…

Les inventions de Sigaud de Lafond

Son cabinet s’enrichissant d’un plus grand nombre de machines  » propres à représenter les phénomènes de la Nature, et souvent à démontrer la certitude des causes qu’on leur assigne « , sa notoriété grandit avec la publication de nombreux traités scientifiques, son association aux académies ou sociétés scientifiques de Montpellier, d’Angers, de Munich, de Valladolid, de Florence, de Saint-Pétersbourg…

Conseiller de la France pour le rayonnement de la Physique

Sigaud de Lafond devient du fait chargé de conseiller et de procurer du matériel de physique en France mais aussi dans toute l’Europe  » éclairée « , ainsi au collège des Jésuites des Godrans à Dijon, mais aussi au Portugal (à Coïmbra) ou en Italie (à Pavie). Idées, hommes et machines circulent facilement dans l’Europe du XVIIIème …
En 1775, année de parution de son ouvrage le plus célèbre : Description et usage d’un cabinet de physique expérimentale, il abandonne ses fonctions pédagogiques au profit de son neveu Rouland, pour se consacrer exclusivement à des travaux de cabinet. La recherche avant toute chose…

En 1776, il se livre à quelques expériences sur l’hydrogène qui inspireront sept ans plus tard LAVOISIER lui-même.

Retour à sa ville natale : Bourges

En 1782, il transfère définitivement cabinet et activités sur sa ville natale : Bourges dont-il contribue largement à étoffer le rayonnement et la vie des premières sociétés savantes locales.


Par brevet du 2 novembre 1786, Louis XVI nomme Sigaud de Lafond détenteur de la chaire de physique expérimentale créée au collège royal de Bourges.


Passant à travers la tourmente révolutionnaire, il est nommé professeur de physique et de chimie expérimentale en 1795 dans ce qui est devenu l’École Centrale.


Enfin, les Écoles centrales cédant leur place aux lycées – napoléoniens – un décret de 1803, à l’instigation de Fourcroy – ancien élève de Sigaud – institue ce dernier premier proviseur du lycée de Bourges, fonction qu’il occupe jusqu’en 1808, non sans quelques difficultés, mal secondé par le censeur et le procureur-gérant de ces temps héroïques…

Le Musée Sigaud de Lafond au Lycée Alain-Fournier

Il meurt le 26 janvier 1810 au lendemain d’un incendie ayant endommagé son riche cabinet.


Conservée depuis lors dans le patrimoine scientifique du lycée, cette splendide collection d’instruments scientifiques du dix-huitième siècle a fait l’objet d’un classement en qualité de monuments historiques en 1990.
Les  » machines  » didactiques et expérimentales du dix-huitième siècle siècle sont de véritables objets d’art où le caractère artistique l’emporte sur la fonctionnalité, et sont désormais présentés au public au sein même de l’établissement ainsi qu’une importante collection d’instruments de physique du dix-huitième siècle.

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